Ambohitrimanjaka, 23 juillet 2008.
Ce soir, il nous est difficile de sélectionner un sujet pour notre article, car nous avons vécu de très beaux et très riches moments. Alors, pourquoi choisir? Nous allons donc résumer de manière très globale les petits moments forts de cette 23e journée du mois de juillet.
Tout d'abord, parlons d'enseignement. C'est avec une très grande joie que nous avons retrouvé nos élèves ce matin. Cette petite pause d'enseignement pour notre voyage à Tamatave nous a tout simplement rappeler le plaisir que nous avons d'échanger avec ces jeunes qui ont soif d'apprendre. Effectivement, l'accueil dont nous avons eu droit de la part de ces élèves est probablement la plus grande source d'énergie que nous pouvons connaître. Avec les débutants, nous avons un grand plaisir à apprendre par le jeu, le mime, les bruits, les chansons et les histoires. Avec les élèves du primaire, c'est toujours avec grande joie que nous constatons leur progrès et leur capacité, progressive, à construire des petites phrases simples qui ont de plus en plus de sens. Et pour les élèves du secondaire, c'est avec étonnement que nous voyons le nombre de nos élèves augmenter de jour en jour. En effet, même si les élèves se trouvent présentement en congé scolaire, le phénomène de bouches à oreilles motive ces derniers à se déplacer, parfois de très loin, pour venir apprendre. C'est tout simplement incroyable. Également, nous avons maintenant la certitude que la méthode d'enseignement par petits ateliers est celle qui convient le plus à ces jeunes en vacances et les enseignants malgaches sont de plus en plus convaincus de l'efficacité de cette méthode. Par ailleurs, les ateliers permettent de stimuler à son maximum les échanges verbaux, la collaboration entre les élèves et le suivi que cette méthode nous permet de faire est tout simplement incroyable. Nous avons aussi débuter la différenciation pédagogique aujourd'hui avec certains élèves. Ce que nous entendons par différenciation pédagogique c'est que nous permettons à certains jeunes de faire des activités de renforcement ou de difficulté supérieure à ce que nous offrons aux autres élèves. Bref, tout en aidant les élèves en difficulté, ils peuvent avancer à leur rythme et selon leur rapidité d'apprentissage; une classe traditionnelle ne nous aurait jamais ouvert à de telles possibilités.
Ensuite, après notre journée de classe, nous sommes allées rencontrer le directeur d'une école privée. Il a fondée cette école à même sa maison et y offre des cours allant de la maternelle jusqu'à la fin du secondaire. Cette rencontre fut très instructive pour nous. Cette homme, riche en connaissances et en expériences, nous a appris énormément sur la culture et la réalité des habitants du village. Voici les plus surprantes découvertes. Tout d'abord, nous avions pu observer , dans les dernières semaines, l'importance de la religion et la place qu'elle prenait dans la vie de chacune des familles. Malgré tout, la polygamie est toujours acceptée pour les hommes dans la culture malgache, ce qui explique pourquoi les sacrifices se mélangent à une vénération importante des ancêtres et à plusieurs dieux. Un autre fait étonnant c'est que malgré la place importante que prend la religion dans la vie des gens, le taux de divorce conjugale est très élevé. Finalement, les écoles privées ne reçoivent aucune subvention de la part du gouvernement, tout comme les écoles faisant parties du système d'éducation non formelle, même qu'ils sont dans l'obligation de payer des impôts. Ainsi, il est très difficile pour elles de survivre, car plusieurs familles n'arrivent pas à payer les frais de scolarité qui sont d'environ de 5000 ariary par mois (2£). À notre retour, nous essayerons de diffuser les coordonnées de l'Association des Écoles Libres du Madagascar afin de créer des partenariats avec des organisations canadiennes; en espérant pouvoir contribuer à faciliter, un peu, l'accès à l'éducation.
Voici notre journée: sans artifice mais très gratifiante. Ce soir, c'est une soirée très froide qui est comparable à nos soirées automnales. L'hiver se fait sentir de plus en plus dans les hautes-terres et c'est pour cette raison que nous nous évaderons sur la côte ouest en fin de semaine.
mercredi 23 juillet 2008
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