dimanche 29 juin 2008

Notre première journée...


Ambohitrimanjaka, 28 juin 2008

Nous avons vécu notre premier matin dans ce village malgache, sur cette île oubliée de l'Afrique. Le soleil s'est levé vers 7h00 dans les nuages, mais déjà nous pouvions admirer pour la première fois les lieux qui nous entoureront pour les prochaines semaines. Au coeur du village Ambohitrimanjaka, nous assistons au mélange des rizières, des montagnes, des charrettes tirées par les zébus, mais surtout de gens souriants et travaillant durement pour survivre. Nous sommes maintenant convaincues d'être à l'endroit parfait pour notre expérience.

La journée a débuté par la visite de la propriété de Manitrala, de la maison jusqu'à la fermette. Par la suite, le Pasteur est passé prendre le déjeuner avec nous. Sa présence a favorisé des échanges sur de nombreux sujets tels la politique, la pauvreté, la température, le Canada/Québec, la religion, etc.. Une fois terminé, c'était le temps d'aller rencontrer les enfants. Ah! ce moment nous l'attendions depuis très longtemps. Une fois arrivées, nous avons bien senti le besoin de la francisation, puisqu'ils ne parlent que très peu ou pas le francais.) Cependant, nul besoin de se parler dans la même langue pour comprendre, grâce à leurs grands et beaux sourires, qu'ils étaient très heureux de nous rencontrer et nous de même.

Par la suite, nous sautons dans un bus bien rempli pour se diriger vers la ville, Tanarive. La route est sinueuse, mais pas question que le bus ralentisse!!! Sur notre chemin, nous pouvons mieux comprendre les occupations quotidiennes des gens. Certains travaillent au champs, d'autres sont en pleine vente à leur kiosque, des femmes lavent les vêtements à la rivière et finalement, le constat nous amène à penser que tous, enfants jusqu'aux vieillards, travaillent pour la subsistance de la famille, pour leur survie dans un pays où le coût de la vie ne cesse d'augmenter.

À la ville, le rythme est différent, beaucoup plus rapide et plus bruyant que notre beau village. Nous sommes allées changer notre argent. Au Madagascar, c'est l'ariary qui est la monnaie utilisée. Cependant, le franc malgache est encore présent, mais vaut 5 fois mois que l'ariary. Pour un euro, nous avons 2460 ariariy. Alors nous avons fait le marché, visité un peu et repris le bus. L'après-midi s'est passé très rapidement, nous avons rencontré Mélanie (une ancienne étudiante de Manitrala) qui nous a donné des notions de base de la langue malgache. Et oui, si nous souhaitons apprendre une langue à ces enfants, nous devons aussi connaître un peu de la leur afin d'y faire référence et de voir les similitudes entre les deux langues. Ces notions nous seront très utiles pour l'élaboration de nos premiers examens de mise à niveau que nous devrons faire passer à nos futurs élèves. La langue est très difficile à apprendre, puisque la prononciation est différente que la lecture que nous y faisons. (Rien à voir avec l'anglais ou l'espagnol qui nous semblent soudainement des langues bien faciles=)).

La journée s'est très bien terminée avec un souper bien accompagné par Haja, un voisin très sympathique que Manitrala considère comme son fils. Nous avons une grosse nuit à venir, puisque le courant pour les ordinateurs ne sera de retour qu'à 23h30. Notre objectif pour ce soir: élaborer les examens d'entrée et débuter notre programme éducatif .

Notre première journée nous a donné l'inspiration et l'énergie pour les jours futurs. Il nous arrive quelques fois de s'arrêter et de nous rappeler à quel point nous avons une chance inouie d'être en ces lieux si magnifiques.

Tafandrimandry( bonne nuit)

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Une femme à connaître...




Ambohitimanjaka (Tanarive), 28 juin 2008

Une femme qui mérite d'être connue

Manahaona (bonjour),

Nous sommes arrivées à Antananarivo (Tanarive ou Tana) à 10h30 hier soir. Après s'être présentées au bureau des douanes et avoir récupéré nos bagages, nous nous sommes dirigées vers la sortie de l'aéroport en espérant rencontrer Manitrala, soit la dame qui nous prend en charge ici. Nous avions bien sûr un plan B au cas où elle n'y serait pas, mais c'est avec grand plaisir que nous avons vu un homme accompagné de deux femmes avec une affiche où il y avait d'inscrit NADEAU. Nous y étions enfin!!!

Cet homme, Alain, était en fait le neveux de Manitrala, neveux qu'elle nous a présenté comme étant son fils. Il était également accompagné par sa femme et de Manitrala. Cette dame, qui vient tout juste d'avoir 70 ans a des traits physiques comparables aux Amérindiens et est remplie de bonté. Les présentations faites, nous avons pris la voiture d'Alain pour se rendre à la campagne, soit environ 20 km plus au Sud, ce qui représente un bon 20 minutes d'auto. 3 km avant notre arrivée dans le village d'Ambohitrimajaka, là où nous vivrons au cours de notre périple, nous avons quitté la route pavée pour emprunter un route des plus chaoteuses et que l'on pourrait qualifier de très divertissante en automobile (ça ou un rallye de jeep, c'est pas mal similaire). Et là, nous sommes arrivées devant cette maison blanche à trois étages protégée par un haut mur de pierre et une porte en métal, ce qui reflète un trait de la culture malgache.

Nous qui croyions faire du camping tout l'été, nous étions loin de croire que nous allions vivre dans une maison que l'on pourrait qualifier de villa si je la compare aux autres maisons du village. Et quoi dire lorsque nous avons vu la chambre que nous allons partager. Il y a deux lits dans la chambre, soit un lit simple et un lit double, mais nous avons opté pour le partage du lit double afin de laisser l'autre lit à un des enfants que Manitrala hébergera au cours de l'été. De toute manière, les gens qui nous connaissent bien n'auront pas de misère à croire que nous préférions partager le lit, comme dans notre enfance. Avec elle, elle a un homme à tout faire qui a une très petite maison dans la cours de Manitrala, Elise, où il habite avec toute sa famille. Elle a également une jeune fille de 22 ans, Merina, qui s'occupe des tâches ménagères et qui a la chance de cohabiter avec Manitrala: de manger à la même table, d'avoir un petit appartement bien à elle, de recevoir une certaine éducation et d'apprendre ce que peut être la vie lorsqu'on a la chance d'être un peu éloigné de la misère.

Mais dans un tel contexte, il nous est permis de se demander qui est cette femme. Qui est cette femme qui peut se permettre une telle maison parmi les minuscules bâtiments qui nous entourent? Qui est cette femme qui a toujours quelque chose à mettre sur la table, et ce, 3 fois par jour? Qui est cette femme qui a cette chance?

Manitrala a habité la ville jusqu'à la fin des années 80. Elle habitait une villa avec son mari et ses deux filles et elle était enseignante à l'école des hautes études dans la capitale, Tanarive. Manitrala faisait partie de la haute classe de la société malgache. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à changer sa vie de cette manière? En fait, en l'espace de six mois, elle a perdu sa fille et son mari de problèmes cardiaques. Après ces lourdes pertes, elle avait perdu tout sens à sa vie et ne voyait plus comme elle pourrait survivre en ville où le coût de la vie est assez élevé. Elle a donc décidé de tout vendre et de venir s'installer à la campagne où elle acheta une parcelle de terre et construisit sa propriété. Tout a été pensé dans l'éventualité où elle devrait affronter le pire. Entre les murs de sa propriété, Manitrala est pleinement indépendante. Elle a un jardin où elle peut se procurer des légumes, elle a un puit pour se procurer de l'eau à quelques pas de sa maison, elle a une très grande variété d'arbres fruitiers qui lui procure des fruits pratiquement tout au long de l'année (banane, papaye, mandarine, citron, orange, avocat, mangue, litchi, etc.), elle a une basse-cours qui lui procure de la viande, des oeufs et du lait et a également un endroit où elle cultive le blé pour elle et le bétail. Bref, Manitrala a fait preuve d'une grande intelligence en élaborant les plans de sa propriété.

Et depuis 2005, année de fondation de l'ASA, son école, elle investit toute sa forture à ce projet afin de permettre aux enfants qui n'ont pas l'argent nécessaire pour aller au secondaire, de s'éduquer dans un milieu chaleureux et respectueux. Elle désire laisser sa trace sur cette terre, sans aucun doute, elle aura laissé le plus beau des cadeaux à tous ces enfant: une chance de sortir de leur misère. À cette femme, nous levons notre chapeau et espérons que d'autres continueront sont oeuvre. Nous nous considérons très honorées d'avoir la chance de côtoyer une personne aussi riche et si inspirante.

Synthèse de notre périple à Paris



Bonjour à tous,

Nous entreprenons maintenant notre périple à Paris, remplies d'énergie, malgré le décalage horaire (6 heures). Notre première mission: se trouver un endroit où dormir et laisser nos bagages. Cette mission fut bien évidemment accomplie grâce à nos qualités de cadets-chefs!!!hihihihi Notre hôtel se trouve dans le 15e (quartier #15), soit à seulement 20 minutes de marche de la Tour Eiffel, et ce, pour un excellent prix.

Voici, pour les curieux, l'itinéraire général de nos 48 heures à Paris.

Jour 1
Température: 30 ̊C (très très trop humide)

Notre devise de la journée: suivre notre instinct... et c'est ce que nous avons fait. Nous avons pris le temps de visiter notre petit quartier, fort sympathique. Par la suite, nous sommes parties à la découverte de la Tour Eiffel. Nous sommes maintenant devenues de véritable parisiennes et faisons la siesta en face de la Tour, dans le parc. Après une petite heure de repos, nous nous dirigeons vers l'Arc de Triomphe, passant par les Champs-Élysées. Ayant trouver cet immense monument au coeur d'un rond point des plus importants, nous retournons vers la Tour, en prenant soin de s'arrêter s'acheter une petite baguette. À notre retour nous arrêtons au Palais de Chaillot admirer la magnifique vue. La journée tire à sa fin, il ne reste qu'à se préparer un petit souper digne de cette capitale culinaire. C'est ainsi que nous avons mêlé deux cultures: une baguette, du beurre de peannut, des bananes et notre vin d'avion (merci Air France!!).

Jour 2
Température: 28 ̊C (très très humide)

Alors aujourd'hui, nous nous payons un vrai petit circuit touristique. Premièrement , nous avons monté la Tour Eiffel (bien évidemment, nous étions les premières sur place pour être certaines d'éviter la foule). En effet, nous étions sur les lieux à 07h30 et croyez-le ou non, nous n'étions pas les seules. Nous avons également pu aller s'étendre près de la Seine en attendant que la place se foule de touristes. L'ascension de la tour s'est bien déroulée et nous nous sommes arrêtées au second palier pour prendre quelques photos et observer le panorama de Paris. C'est vraiment un endroit magnifique pour profiter de la beauté de ce paysage et nous vous conseillons fortement de réaliser cette activité le matin afin de profiter de la fraîcheur matinale (il fera moins chaud pour monter ces quelques marches...) et pour éviter le nombre incroyable de touristes présents sur le site, et ce, dès 08h30.

Par la suite, nous avons passé la majeure partie de l'avant-midi sur le batobus. Ce concept est tout à fait génial! En fait, ce dernier consiste à un service de navettes sur la Seine et pour 10€, nous avions accès illimité à ce service pour la journée. Les navettes réalisent toujours le même parcours (entre la Tour Eiffel et le Jardin des plantes) et font 8 arrêts au total, ce qui nous permet d'accélérer nos déplacements et d'économiser en frais de transport en commun. Bref, c'est comme notre service d'autobus, mais en beaucoup plus agréable. Lors de ce trajet. nous pouvons admirer le musée d'Orsay, l'Assemblée nationale, le quartier St-Germain, le Sénat et le Palais de Luxembourg, le Louvre, le charmes des nombreux ponts parisiens qui donnent de la vie à la Seine, etc. Puis, au différents arrêts, nous continuons à marcher pour découvrir la Cathédrale de Notre-Dame de Paris, le «petit» musée du Louvre, les nombreux cafés du quartier St-Germain (notre coup de coeur du voyage), et bien d'autres lieux et bâtiments qui reflètent la richesse de l'architecture de la ville de Paris. Voici un concentré de plusieurs belles merveilles que Paris nous offre.

La journée se termine rapidement, par notre retour à l'aéroport pour une petite nuit d'attente où nous serons assises sur des bancs très peu confortables. Peu importe, l'important c'est que demain matin, nous serons en direction de notre destination finale; il nous reste qu'une petite nuit d'attente ainsi qu'un petit dix heures de vol et nous serons rendues au Madagascar!!!!

Aurevoir Paris et merci de t'avoir laissé découvrir partiellement par deux filles en passage express. À bientôt !!!

Petites notes personnelles:

Andrée Nolet: comme promis, nous avons dégusté tes petits chocolats à Paris. Merci!!!

François: Nous n'avons pas trouvé tes graines à Paris et de toute manière, il aurait été illégal de les apporter au Madagascar. Nous nous sommes rendues compte que les douanes sont très sévères entre la France et la Madagascar. Désolées!!!

Danielle: Merci pour ta carte, elle est maintenant en 3 morceaux. Nous en avons pris quelques unes à l'hôtel avant notre départ, alors nous t'en promettons une à notre retour. Est-ce possible pour toi de transmettre de nos nouvelles à nos parents une fois de temps en temps afin qu'ils sachent qu'on se porte bien SVP. Merci!!!

Thérèse et Kaçandre: Les XO font réellement fureur. Tout le monde est curieux d'en connaître davantage. Également, nous expérimentons l'écriture simultannée en écrivant nos bilans de journée à deux. C'est vraiment génial.





mercredi 25 juin 2008

Le grand départ...

Aéroport Pierre Élliot Trudeau, Montréal, 24 juin 08 (17h45).

Enfin...c'est le grand départ!!!
Nous sommes présentement à quelques heures de notre départ pour la première phase de notre périple, soit 48 heures à Paris. 48 heures pour visiter Paris: impossible! Cependant, nous tenterons d'en profiter au maximum. Malgré les nombreuses suggestions et recommandations que nous avons eues avant le départ (merci spécialement à Danielle, Andrée, François et Martin pour vos conseils) nous avons l'intention de suivre l'inspiration du moment pour guider nos pas.

Déjà à l'aéroport, nous avons fait la connaissance d'un homme d'une soixantaine d'années qui retournait au Madagascar pour la 4ième fois. Jean est ingénieur est ira travailler cette fois-ci pendant un an pour la compagnie Rio Tinto (nous croyons que ça s'écrit comme ceci et se sont eux qui ont acheté notre ALCAN). Cette compagnie a donc une usine dans la ville la plus au Sud du Madagascar, soit à Fort Dauphin. Nous avons donc, avec grand plaisir, échangé au sujet de la culture, des destinations à ne pas manquer et il nous a également donné quelques conseils sur nos habitudes de vie de là-bas. Selon lui, l'expression malgache qui traduit le mieux le mode de vie au Madagascar est: moura moura (doucement). Ceci reflète donc le paradoxe que nous risquons de vivre lorsque notre trop plein d'énergie se heurtera au rythme des Malgaches :) . En sommes, notre attente à l'aéroport a vraiment été bénéfique et nous en ressortons avec un contact de plus une fois en sol malgache.

Bon, nous vous laissons, car nous nous apprêtons à prendre notre vol dans quelques minutes. Lors du prochain billet, nous vous résumerons notre périple à Paris.

P.S. Merci beaucoup à Papa, maman et Nycole qui êtes venus nous reconduire à l'aéroport.