Ambohitimanjaka (Tanarive), 28 juin 2008
Une femme qui mérite d'être connue
Manahaona (bonjour),
Nous sommes arrivées à Antananarivo (Tanarive ou Tana) à 10h30 hier soir. Après s'être présentées au bureau des douanes et avoir récupéré nos bagages, nous nous sommes dirigées vers la sortie de l'aéroport en espérant rencontrer Manitrala, soit la dame qui nous prend en charge ici. Nous avions bien sûr un plan B au cas où elle n'y serait pas, mais c'est avec grand plaisir que nous avons vu un homme accompagné de deux femmes avec une affiche où il y avait d'inscrit NADEAU. Nous y étions enfin!!!
Cet homme, Alain, était en fait le neveux de Manitrala, neveux qu'elle nous a présenté comme étant son fils. Il était également accompagné par sa femme et de Manitrala. Cette dame, qui vient tout juste d'avoir 70 ans a des traits physiques comparables aux Amérindiens et est remplie de bonté. Les présentations faites, nous avons pris la voiture d'Alain pour se rendre à la campagne, soit environ 20 km plus au Sud, ce qui représente un bon 20 minutes d'auto. 3 km avant notre arrivée dans le village d'Ambohitrimajaka, là où nous vivrons au cours de notre périple, nous avons quitté la route pavée pour emprunter un route des plus chaoteuses et que l'on pourrait qualifier de très divertissante en automobile (ça ou un rallye de jeep, c'est pas mal similaire). Et là, nous sommes arrivées devant cette maison blanche à trois étages protégée par un haut mur de pierre et une porte en métal, ce qui reflète un trait de la culture malgache.
Nous qui croyions faire du camping tout l'été, nous étions loin de croire que nous allions vivre dans une maison que l'on pourrait qualifier de villa si je la compare aux autres maisons du village. Et quoi dire lorsque nous avons vu la chambre que nous allons partager. Il y a deux lits dans la chambre, soit un lit simple et un lit double, mais nous avons opté pour le partage du lit double afin de laisser l'autre lit à un des enfants que Manitrala hébergera au cours de l'été. De toute manière, les gens qui nous connaissent bien n'auront pas de misère à croire que nous préférions partager le lit, comme dans notre enfance. Avec elle, elle a un homme à tout faire qui a une très petite maison dans la cours de Manitrala, Elise, où il habite avec toute sa famille. Elle a également une jeune fille de 22 ans, Merina, qui s'occupe des tâches ménagères et qui a la chance de cohabiter avec Manitrala: de manger à la même table, d'avoir un petit appartement bien à elle, de recevoir une certaine éducation et d'apprendre ce que peut être la vie lorsqu'on a la chance d'être un peu éloigné de la misère.
Mais dans un tel contexte, il nous est permis de se demander qui est cette femme. Qui est cette femme qui peut se permettre une telle maison parmi les minuscules bâtiments qui nous entourent? Qui est cette femme qui a toujours quelque chose à mettre sur la table, et ce, 3 fois par jour? Qui est cette femme qui a cette chance?
Manitrala a habité la ville jusqu'à la fin des années 80. Elle habitait une villa avec son mari et ses deux filles et elle était enseignante à l'école des hautes études dans la capitale, Tanarive. Manitrala faisait partie de la haute classe de la société malgache. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à changer sa vie de cette manière? En fait, en l'espace de six mois, elle a perdu sa fille et son mari de problèmes cardiaques. Après ces lourdes pertes, elle avait perdu tout sens à sa vie et ne voyait plus comme elle pourrait survivre en ville où le coût de la vie est assez élevé. Elle a donc décidé de tout vendre et de venir s'installer à la campagne où elle acheta une parcelle de terre et construisit sa propriété. Tout a été pensé dans l'éventualité où elle devrait affronter le pire. Entre les murs de sa propriété, Manitrala est pleinement indépendante. Elle a un jardin où elle peut se procurer des légumes, elle a un puit pour se procurer de l'eau à quelques pas de sa maison, elle a une très grande variété d'arbres fruitiers qui lui procure des fruits pratiquement tout au long de l'année (banane, papaye, mandarine, citron, orange, avocat, mangue, litchi, etc.), elle a une basse-cours qui lui procure de la viande, des oeufs et du lait et a également un endroit où elle cultive le blé pour elle et le bétail. Bref, Manitrala a fait preuve d'une grande intelligence en élaborant les plans de sa propriété.
Et depuis 2005, année de fondation de l'ASA, son école, elle investit toute sa forture à ce projet afin de permettre aux enfants qui n'ont pas l'argent nécessaire pour aller au secondaire, de s'éduquer dans un milieu chaleureux et respectueux. Elle désire laisser sa trace sur cette terre, sans aucun doute, elle aura laissé le plus beau des cadeaux à tous ces enfant: une chance de sortir de leur misère. À cette femme, nous levons notre chapeau et espérons que d'autres continueront sont oeuvre. Nous nous considérons très honorées d'avoir la chance de côtoyer une personne aussi riche et si inspirante.
Une femme qui mérite d'être connue
Manahaona (bonjour),
Nous sommes arrivées à Antananarivo (Tanarive ou Tana) à 10h30 hier soir. Après s'être présentées au bureau des douanes et avoir récupéré nos bagages, nous nous sommes dirigées vers la sortie de l'aéroport en espérant rencontrer Manitrala, soit la dame qui nous prend en charge ici. Nous avions bien sûr un plan B au cas où elle n'y serait pas, mais c'est avec grand plaisir que nous avons vu un homme accompagné de deux femmes avec une affiche où il y avait d'inscrit NADEAU. Nous y étions enfin!!!
Cet homme, Alain, était en fait le neveux de Manitrala, neveux qu'elle nous a présenté comme étant son fils. Il était également accompagné par sa femme et de Manitrala. Cette dame, qui vient tout juste d'avoir 70 ans a des traits physiques comparables aux Amérindiens et est remplie de bonté. Les présentations faites, nous avons pris la voiture d'Alain pour se rendre à la campagne, soit environ 20 km plus au Sud, ce qui représente un bon 20 minutes d'auto. 3 km avant notre arrivée dans le village d'Ambohitrimajaka, là où nous vivrons au cours de notre périple, nous avons quitté la route pavée pour emprunter un route des plus chaoteuses et que l'on pourrait qualifier de très divertissante en automobile (ça ou un rallye de jeep, c'est pas mal similaire). Et là, nous sommes arrivées devant cette maison blanche à trois étages protégée par un haut mur de pierre et une porte en métal, ce qui reflète un trait de la culture malgache.
Nous qui croyions faire du camping tout l'été, nous étions loin de croire que nous allions vivre dans une maison que l'on pourrait qualifier de villa si je la compare aux autres maisons du village. Et quoi dire lorsque nous avons vu la chambre que nous allons partager. Il y a deux lits dans la chambre, soit un lit simple et un lit double, mais nous avons opté pour le partage du lit double afin de laisser l'autre lit à un des enfants que Manitrala hébergera au cours de l'été. De toute manière, les gens qui nous connaissent bien n'auront pas de misère à croire que nous préférions partager le lit, comme dans notre enfance. Avec elle, elle a un homme à tout faire qui a une très petite maison dans la cours de Manitrala, Elise, où il habite avec toute sa famille. Elle a également une jeune fille de 22 ans, Merina, qui s'occupe des tâches ménagères et qui a la chance de cohabiter avec Manitrala: de manger à la même table, d'avoir un petit appartement bien à elle, de recevoir une certaine éducation et d'apprendre ce que peut être la vie lorsqu'on a la chance d'être un peu éloigné de la misère.
Mais dans un tel contexte, il nous est permis de se demander qui est cette femme. Qui est cette femme qui peut se permettre une telle maison parmi les minuscules bâtiments qui nous entourent? Qui est cette femme qui a toujours quelque chose à mettre sur la table, et ce, 3 fois par jour? Qui est cette femme qui a cette chance?
Manitrala a habité la ville jusqu'à la fin des années 80. Elle habitait une villa avec son mari et ses deux filles et elle était enseignante à l'école des hautes études dans la capitale, Tanarive. Manitrala faisait partie de la haute classe de la société malgache. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à changer sa vie de cette manière? En fait, en l'espace de six mois, elle a perdu sa fille et son mari de problèmes cardiaques. Après ces lourdes pertes, elle avait perdu tout sens à sa vie et ne voyait plus comme elle pourrait survivre en ville où le coût de la vie est assez élevé. Elle a donc décidé de tout vendre et de venir s'installer à la campagne où elle acheta une parcelle de terre et construisit sa propriété. Tout a été pensé dans l'éventualité où elle devrait affronter le pire. Entre les murs de sa propriété, Manitrala est pleinement indépendante. Elle a un jardin où elle peut se procurer des légumes, elle a un puit pour se procurer de l'eau à quelques pas de sa maison, elle a une très grande variété d'arbres fruitiers qui lui procure des fruits pratiquement tout au long de l'année (banane, papaye, mandarine, citron, orange, avocat, mangue, litchi, etc.), elle a une basse-cours qui lui procure de la viande, des oeufs et du lait et a également un endroit où elle cultive le blé pour elle et le bétail. Bref, Manitrala a fait preuve d'une grande intelligence en élaborant les plans de sa propriété.
Et depuis 2005, année de fondation de l'ASA, son école, elle investit toute sa forture à ce projet afin de permettre aux enfants qui n'ont pas l'argent nécessaire pour aller au secondaire, de s'éduquer dans un milieu chaleureux et respectueux. Elle désire laisser sa trace sur cette terre, sans aucun doute, elle aura laissé le plus beau des cadeaux à tous ces enfant: une chance de sortir de leur misère. À cette femme, nous levons notre chapeau et espérons que d'autres continueront sont oeuvre. Nous nous considérons très honorées d'avoir la chance de côtoyer une personne aussi riche et si inspirante.
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