samedi 9 août 2008

L'heure est au bilan



Ambohitrimanjaka, 8 août 2008

Au terme de cette dernière journée avant notre départ, nous voulions prendre un court temps de réflexion afin de conclure adéquatement ce périple. Il est clair qu'une fois au Québec, nous aurons des répercusions de cette expérience à vous partager, mais il était important de faire un premier bilan officiel avant de quitter cette grande île.

Dans un premier temps, au cours de ces sept semaines passées dans ce pays, nous avons pu observer que le Madagascar était encore un pays en développement et que l'appui international sera nécessaire à son évolution. Effectivement, nous croyons que le pays a besoin de mesures mieux adaptées à ses conditions de vie et devra ainsi aller puiser les solutions ailleurs que dans leur ancienne métropole, la France. Tous les organismes de coopération internationale aurait beaucoup à faire en ces lieux. Par contre, ce que l'île doit développer avec ces organismes sont des ententes et des appuis financiers à long terme afin d'assurer un véritable développement.

Ensuite, si le Madagascar souhaite attirer davantage de touristes sur son île, il devra mieux développer son industrie touristique. Ce que nous entendons par cette affirmation est que le pays n'offre pas de parcours sécuritaire et abordable pour une clientèle extrêmement importante de l'industrie touristique, soit les backpackers (ces jeunes voyageurs à petits budgets). Sans aucun doute, Madagascar est un pays possédant beaucoup d'attraits qui auraient tout à charmer les voyageurs, et non seulement ces riches Européens venant profiter du pittoresque paysage des côtes ou pire, de la beauté de la jeunesse malgache. Bref, plusieurs recommandations seraient à formuler en ce sens, mais nous souhaitons diriger note article vers un ton beaucoup plus positif, soit sur ce que nous retirons de cette expérience de vie.
Tout d'abord, nous avons appris à faire une meilleure gestion des risques et des situations. En effet, en voyage, plusieurs imprévus surviennent, mais il faut savoir s'adapter en analysant la situation et ainsi trouver une solution afin de continuer à être actif. Si nous voulions atteindre tous nos objectifs, nous devions être autonomes et ne pas toujours dépendre des autres.

De plus, il est clair que nous avons renforcé notre confiance en soi et en nos idées. À plusieurs reprises, nous nous sommes faites demandées ce que nous pensions du pays, de l'organisation d'une telle activité, de l'administration de la commune, du système éducatif, etc. et nous devions alors s'exprimer en toute franchise sur le sujet. Également, nous devions présenter nos suggestions et commentaires avec tact et considérant toujours la vision ou l'opinion de l'autre afin de construire sur celui-ci.

Également, nous avons découvert que la plus grande richesse d’une telle expérience se trouve en la relation créée avec les gens du milieu. De fait, nulle expérience de voyage touristique ne nous aurait donné l’opportunité d’entrer en contact de manière aussi réelle et familière avec les Malgaches. Ces gens nous ont permis de découvrir non seulement une culture, mais également un pays et un peuple. Ces contacts vont bien au-delà des photos et souvenirs que nous ramenons avec nous au pays ; ils sont au cœur même de l’expérience que nous avons vécue et feront partie inévitablement de nos récits de voyage. Ces adresses et coordonnées que nous ramenons au Québec ne sont pas qu’éphémères, mais sont le signe d’un partenariat futur possible et durable ainsi que d’amitié.

Finalement, voici en rafale les répercussions directes de notre expérience :

Nous sommes maintenant des pros dans le lavage du linge à la main.

Nous avons acquis une technique très scientifique afin de réussir à se laver avec un peu moins de 4 litres d’eau.

Nous sommes retombées en amour avec cette chanteuse nommée Céline Dion qui joue sans cesse dans ce pays.

Nous avons développé une tolérance à la poussière que produit cette terre rougeâtre des hautes-terres.

Nous sommes maintenant en admiration envers Internet haute-vitesse dû à la lenteur du système mis en place ici.

Nous avons appris à vivre la proximité des taxis-brousse et nous avons développé un haut niveau de tolérance envers les transports et le réseau routier québécois.

Nous avons acquis une capacité à s’endormir malgré les hurlements des chiens et des coqs qui sont sur le snooze toute la nuit en nous criant par la tête que c’est supposément le temps de se lever.

Et nous avons appris à dire non à ces nombreuses offres des marchands qui tentent par tous les moyens de nous vendre un produit que nous n’avons pas besoin ; alors attention aux colporteurs à notre retour.

Bref, nous quittons ce pays en ayant en mémoire mille et une histoires, anecdotes et expériences à raconter. Nous sommes pleinement satisfaites et comblées du périple que nous avons vécu au Madagascar, mais particulièrement au sein de la commune d’Ambohitrimanjaka. Nous considérons cette expérience comme étant unique et extrêmement signifiante dans notre parcours de vie. Nous vous encourageons à vous permettre de vivre une telle aventure, car les conséquences de celle-ci vont bien au-delà de la mission que vous réaliserez.

Merci de nous avons suivi et encourager tout au long de cette mission de coopération internationale !

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