jeudi 10 juillet 2008

injustice sociale

Ambohitrimanjaka, 10 juillet 2008.

Comment expliquer qu'un Malgache qui mange au minimum 3 assiettes, où une montagne de riz s'y retrouve à chaque fois (pas un petit riz minute, mais un riz épais et consistant), pèse 100 livres tandis que nous, qui faisons attention à notre alimentation pèse le double (bon nous exagérons, mais vous comprenez sûrement ce que nous voulons dire).

Ce midi, nous avons déjeuner (dîner) avec les enseignants de l'école. Au menu: du riz et un bouillon pour faire passer ce riz extrêmement consistant. Sérieusement, nous n'avions jamais vu des personne manger autant. Nous nous sommes donc dites qu'ils en profitaient peut-être parce que ce n'était pas eux qui payaient cette nourriture. Mais non...c'est toujours comme ça, et ce, matin, midi et soir!!! WOW, comment peuvent-il être si maigre?

Au début, nous nous disions que les Malgaches devaient dépenser tout ce qu'ils mangeaient à travailler aux champs, à marcher et à transporter de l'eau. C'est vrai pour certains, mais pas pour les enseignants de l'école. Ensuite, nous avons présumé qu'ils étaient probablement en carrence de vitamines et de protéines. Peut-être pour certains, mais pas pour eux. Alors, nous n'avons pas de réponse...est-ce génétique? Peut-être. N'empêche qui si nous nous soumettions à leur régime alimentaire, nous devrions payer un deuxième siège dans l'avion pour rentrer au pays!!!

La logique de ce billet: aucune. Seulement une petite réflexion que nous voulions vous partager.

À quand le régime à base de riz... =)

mercredi 9 juillet 2008

un vent de fraîcheur dans notre enseignement



Ambohitrimanjaka, 9 juillet 2008

À la suite de ces 8 journées d'observation, de premiers contacts avec les jeunes, de mise à niveau et d'adaptation, nous voici au moment de créer notre propre contexte d'apprentissage. En effet, jusqu'à présent, nous avions une méthode d'enseignement assez traditionnelle, soit un atelier magistral suivi d'une phase pratique où les jeux, les chansons, les expérimentations étaient présents. Cependant, est-ce vraiment comme ça que nous voulions enseigner tout au long de l'été; non! Effectivement, nous voulions profiter de cette liberté que crée l'absence de programme et de cadre pour expérimenter un nouveau style d'enseignement, un nouveau contexte d'apprentissage.

Alors, voici que tout au long de la semaine, nous avons réfléchi à ce vent de fraîcheur que nous voulions donner à notre enseignement. Également, nous désirions intégrer les XO (les 2 petits ordinateurs que nous avons la chance d'avoir avec nous; merci Thérèse) dans notre enseignement. Cependant, un problème se posait: comment rendre l'utilisation de ces 2 ordinateurs pertinente au sein d'un groupe de 30 élèves? C'est donc ce désir d'expérimentation qui nous a poussé à cogiter et à remettre en question nos pratiques actuelles, principalement pour les élèves du secondaire qui demandent d'être stimuler davantage et qui représentent la clientèle cible de notre voyage.

Nos réflexions nous ont donc amené à la création d'un nouveau contexte qui a comme intention de rendre l'apprentissage du français plus dynamique et surtout plus signifiant pour l'élève. Nous avons donc opté pour un enseignement par découverte, par situation-problème et par contexte précis et réel. Même s'il n'y a rien de révolutionnaire dans ces pratiques (en effet, vous y trouverez plusieurs liens avec le renouveau pédagogique actuel du Québec), elles se distinguent énormément des pratiques du monde de l'éducation malgache.

Ok, venons-en aux faits. À partir de lundi prochain, soit le 14 juillet, nous changerons nos pratiques. Effectivement, l'enseignement se fera par ateliers où diverses compétences seront développées:

Atelier 1: Lire des textes variés (fables, poèmes, pièces de théâtre, etc.). L'intention de cet atelier est de permettre à l'élève d'améliorer sa lecture en français (principalement la prononciation des mots).

Atelier 2: Compréhension écrite et orale (chanson avec texte et musique, lecture d'histoire, etc. avec des questions sur le sens des mots et du texte).
L'intention de cet atelier est de développer le questionnement chez l'élève lorsqu'il lit ou entend un discours en français et d'augmenter sa banque de vocabulaire en français.

Atelier 3: Écrire des textes (ateliers sur l'orthographe et la syntaxe).
L'intention de cet article est de familiariser l'élève avec les différentes règles de grammaire de la langue française.

Atelier 4: Écrire des textes pour le livre sur le Madagascar. En effet, nous avons le projet de faire écrire un livre sur le Madagascar par les élèves; donc, cet atelier y sera consacré.
L'intention est de créer un contexte réel où des besoins d'apprentissage de mots et de règles émergeront chez les élèves; besoins auxquels nous répondrons avec grand plaisir.

Atelier 5: Communiquer (avec les XO, nous stimuleront les élèves à communiquer en français par différents médiums (écriture, clavardage, vidéo, etc.)). L'intention est tout simplement de créer un contexte où l'échange sera nécessaire. Les XO viennent ajouter un grand élément de motivation, d'intérêt et faire naître une curiosité chez l'apprenant.

Chaque atelier aura une durée de 20 minutes et à tous les deux jours, de nouveaux ateliers seront offerts. Alors, nous formerons les équipes afin de rendre celles-ci plus équilibrées et chacune devra passer aux 5 ateliers sous forme de rotation (round robin).

Bref, à travers ces ateliers variés, nous souhaitons stimuler l'apprentissage du français chez le jeune. À toutes les semaines, il y aura donc 10 ateliers pour favoriser l'apprentissage et le vendredi sera consacré uniquement à l'écriture du livre sur leur école et leur pays.

Alors pour ceux et celles qui ont lu nos autres billets, vous vous demandez peut-être où est passé notre contrôle où nous évaluions les connaissances déclaratives? Nous l'avons fait disparaître afin de récupérer cette heure (cours du vendredi) qui était, selon nous, une perte de temps. Effectivement, il n'y avait aucun avancement en terme d'apprentissage. Ce que nous ferons est tout simplement de suivre chaque équipe à travers les différents ateliers proposés et nous les observerons et porterons un jugement sur leurs compétences. Effectivement, comme nous avons la chance d'être 5 enseignants au total (deux enseignants responsable de l'enseignement du malgache, un enseignant responsable des ateliers manuels et nous deux) il sera possible d'encadrer les jeunes de manière exceptionnelle.

Nous avons vraiment très hâte d'expérimenter ce contexte d'apprentissage qui, avec le temps, évoluera selon les besoins et les diverses situations. Seulement l'idée de démarrer le tout lundi nous inspire afin de trouver les meilleures idées possibles pour favoriser l'apprentissage du français. Nous vous communiquerons nos résultats en cours de route et le pire qui peut arriver est que ça ne fonctionne pas =).

nos projets à venir

Ambohitrimanjaka, 9 juillet 2008.

Bonjour à tous,

Après avoir consacré la totalité de notre énergie pour struturer notre enseignement de l'été, nous en sommes maintenant rendues à élaborer nos activités pour les fins de semaine à venir. Dans ce pays de contacts, nous trouvons peu à peu des moyens de concrétiser notre envie de visiter cette île au-delà de notre village. Voici donc un aperçu de notre itinéraire qui, nous espérons, se réalisera.

Pour la fin de semaine du 18-19 et 20, nous irons à Tamatave, ville sur la côte est. Pour ce voyage,nous serons accompagnées de la famille à Alain (fils de Manitrala) qui souhaitait prendre des vacances à la mer. Sur notre chemin, nous ferons escale au Parc natioanal Adasibe-Mantadia pour rendre visite aux indris-indris, l'un des plus grand lémuriens. Par la suite, nous prendrons le temps de visiter Tamatave un peu, même si cette ville est davantage portuaire que touristique. Finalement, samedi, nous nous rendrons à Foulpointe,profiter de la plage et de son soleil brûlant. ( il faut bien en profiter un peu). Cette ville se situe à environ une heure au nord de Tamatave.

Pour la fin de semaine du 25-26 et 27, notre objectif est de se rendre à l'allée des Baobads. Cette excursion sera plus difficile, puisque la région se trouve sur la côte ouest et que les routes ne sont pas très belles. Pour l'instant, nous prenons des conseils de tous pour essayer de planifier au mieux notre visite, sans qu'elle soit trop coûteuse. Nous avons mis un homme sur le dossier, Aza, qui s'est offert à se renseigner pour les itinéraires, les hotels et les sites intéressants. Nous aurons plus de 600 km à faire afin d'atteindre cet objectif et le tout s'effectuera probabement en taxi-brousse (le moyen le plus économique de voyager).

Il nous restera donc qu'une dernière fin de semaine où nous avons eu une invitation pour profiter d'une petite villa d'un ami. Elle se trouve elle aussi dans les Hautes-terres, mais dans un village plus loin. Nous verrons donc, dans les prochains jours, avec lui les possibilités d'activités à faire aux alentours.

D'ici-là, nous avons encore des sorties au marché à faire, afin de se trouver des petits tré́sors artisanaux, en plus de découvrir la région qui nous entoure. L'enseignement reste toujours notre priorité, mais rien n'empêche que nous pouvons bien prendre un peu de temps pour nous, surtout durant les fins de semaine où l'école est fermée.

P.S. Merci pour vos commentaires...

mardi 8 juillet 2008

Trip culinaire...

Ambohitrimanjaka, 8 juillet 2008

Avant notre départ, nous nous questionnions beaucoup sur l'aspect culinaire de notre voyage, tout comme plusieurs d'entre vous d'ailleurs. Alors, au terme de ces deux semaines passées au sein de ce monde malgache et suite à quelques échanges et lectures, voici une brève synthèse de ce que peut être la cuisine malgache.

Tout d'abord, la présence du riz dans l'alimentation des habitants de cette 4e plus grande île au monde est indiscutable. En effet, cette "Grande île" rythme ses pas et saisons en diapason avec le petit grain. Cette relation entre les habitants et le riz ne remonte pas aux premiers occupants venus de l'Asie, mais bien d'une action prise par un roi du peuple merina (des hautes-terres, où nous habitons) qui a voulu assurer la survie de son peuple en ayant comme devise:" la mer marquera la limite des rizières". Donc, depuis ce jour, le riz accompagne les trois repas d'une journée malgache.

Cependant, la culture de ce petit grain nacré demande une très grande superficie et le rendement demeure faible. Alors, même si la production est suffisante pour nourrir sa population, nombreux habitants n'ont pas la chance de profiter de la grande qualité du riz malgache. En effet, "la Grande île exporte en Asie son riz blanc long grain de bonne qualité" pour en importer en quantité supérieure et, vous aurez deviné, en qualité moindre, en provenance de l'Asie ou du Pakistan, afin de nourir sa population. Mais quelle surprise (sarcasme)!!! Comme quoi un peuple est prêt à se départir de ses plus grandes richesses pour enrichir son gouvernement (en grande partie) et appauvrir son peuple (en terme de qualité d'alimentation).

Cette situation a eu pour effet de diversifier les sources de féculants dans les habitudes de vie des habitants. Nous trouvons donc l'haricot, le maïs et la pomme de terre (que depuis quelques années) dans les assiettes. Un repas malgache se compose généralement d'une assiette de riz (ou autre féculants) agrémenté par un petit morceau de poisson ou de viande comme le poulet, le porc ou le zébu. Également, un bouillon accompagne souvent ce repas afin de rendre le riz moins consistant.

Un autre met typiquement malgache, que nous avons eu la chance de goûter, est la brochette de zébu. Cette brochette est en fait qu'un rassemblement de 3-4 morceau de cette viande (environ 1 cm X 1 cm) sur le bout d'une simple broche en métal. Ceci représente un plat prisé par les Malgaches qui acccompagnent ces brochettes par, vous devinerez bien, une bonne grosse assiette de riz ou encore par des petits beignets faits à base de farine de riz et cuits dans l'huile.

Outre ces repas, qui ne réussiront pas à faire maigrir les deux occidentales que nous sommes (par le grand nombre de féculants que ces mets comportent) l'Île compte beaucoup de fruits. En effet, même si nous ne sommes pas dans la saison de production, la banane et l'orange accompagnent notre alimentation. Souvent servis en dessert après les repas du midi et du soir (malgré le fait que nous prendrions bien une bonne banane au petit-déjeuner) , l'ananas, le litchis, la mangue et bien sûr la banane et les agrumes permettent aux habitants de faire le plein de vitamines.

Enfin, parlons de breuvages. Il est facile, pour le touriste, de se trouver de l'eau minéral sur l'Île. Cependant, comme les boissons gazeuses de marques Coca-Cola ou Star sont moins chers que l'eau, les habitants consomment davantages celles-ci (pour ceux qui ont l'argent nécessaire pour s'approvisonner en breuvages). Également, le thé et le café sont présents, mais la quantité incroyable de sucre que la plupart des Malgaches met dans leur breuvage rend le tout sous forme de sirop. Évidemment, la bière et le vin sont présents, quoi que chers, et nous avons bien l'intention de vous faire un rapport détaillé sur ces deux liquides un peu plus tard dans notre voyage.

Bref, voici ce que peut être la culture culinaire malgache. Nous ne pourrions également passer sous silence l'omniprésence de la coriande (au grand malheur de Marie-Pier qui n'a d'autre choix que de développer ce goût) et de la vanille dans les plats malgaches. Il est certain que nous vous présentons la cuisine qui est consommée par la population et non par les touristes. Alors, même si la cuisine malgache peut également se voir sous les merveilleux sautés de légumes, par ces soupes repas à base de nouilles et de fruits de mer, etc., ce n'est pas ce que la population a la chance de consommer, faute d'argent.

P.S. Nous voulons nous excuser pour les nombreuses erreurs de syntaxe et d'orthographe qui peuvent se trouver à l'intérieur de nos billets. Comme notre présence à l'ordinateur est assez limitée, nous n'avons généralement pas le temps de faire une deuxième lecture de nos textes afin d'effectuer un processus de révision convenable. Vous avez donc accès à la version brute de nos textes. Merci de votre compréhension...

Vive Garou...



Ambohitrimanjaka, 7 juillet 2008

Aujourd'hui, ce fut vraiment une belle journée! Tout d'abord, ce matin, nous sommes parties tôt pour aller explorer les rizières et les environs. Alors, pendant plus de deux heures, nous avons silloné les petites routes, les passages étroits entre les cultures de riz et avons croisé de nouveaux visages épatés de voir des étrangères dans leur petit village.

Par la suite, a débuté notre journée d'enseignement avec les débutants. Au programme ce matin: jeu sur les chiffres, les moyens de transport et les formes. Avec ce groupe, notre division du temps est souvent plus de la moitié en jeux et en pratique, alors le plaisir est toujours garanti!

En après-midi, avait lieu nos cours avec les primaires. Le programme pour la période ressembla beaucoup à celui des débutants, à l'exception de la lecture d'une première partie de blanche-neige ( que nous aurions dû adapter en renommant cette histoire Rouge-Brique ou Noir-Charbon=0). Les enfants ont adoré. Pendant que Marie-Pier faisait une lecture expressive, Mylène mimait les actions avec l'un des enseignants...rires garantis!!!

Pour les secondaires-technique, ils ont fait l'apprentissage du verbe avoir au temps présent, futur, passé composé et imparfait. Par la suite, le thème qu'ils avaient choisis pour cette semaine était l'amour. Alors, en groupe, nous avons demandé aux jeunes ce que l'on pouvait dire à un homme ou une femme pour le/la séduire. Nous avons eu de tout et leur avons suggéré une tonne d'expressions ( comme si nous étions des reines de la séduction =)). Finalement, comme il nous restait un peu de temps, nous leur avons fait la lecture de l'histoire de Blanche-neige, malgré notre incertitude face à leur réception. Au contraire, c'est eux qui ont le plus aimé et rit. Il faut aussi dire que nous étions les quatre enseignants en feu!!! Ont-ils appris beaucoup de vocabulaire en français, nous ne savons pas vraiment. Mais l'important, à ce stade de la période, était d'avoir du plaisir et avoir le goût de revenir demain; objectifs qui ont été atteints.

Une fois à la maison nous avions une réunion de coordination pour la Journée mondiale de la population qui aura lieue vendredi. Ouff! ce fut la plus grosse épreuve de la journée, vu le manque de préparation et d'enthousiasme de la part de plusieurs. Ce n'est pas grave, notre journée avait tellement été parfaite que rien n'aurait pu enlever notre bonheur.

Finalement, pour terminer notre journée en beauté, nous avons tombé sur un concert de Garou en France qui était diffusé à la télévision. Garou!! Loin d'être notre chanteur préféré, mais nous avons tout de même écouté ses chansons avec attention. Sommes-nous entrain de vivre un petit choc culturel? Non,mais pour la première fois depuis notre départ, nous pouvions écouter et regarder un Québécois interpréter des tounes quétaines en français! Mais quel plaisir!!!

Alors voiçi un bref résumé de cette belle journée que nous avions envie de partager avec vous.

Vive Garou =)

6 juillet 2008

Ambothitrimanjaka,6 juillet 2008

Ce matin, nous sommes allées à l'eglise catholique avec Elysé. La messe avait lieu à 7h00, pour permettre aux gens d'aller travailler par la suite. Dans une église bien simple, était rassemblé plus de deux cent personnes entassés les uns des autres. Beaucoup plus simple que l'église protestante, celle-ci rassemble des gens de toutes les classes sociales. Enfin nous allons surtout à l'église pour observer un autre aspect primordial de la culture malgache.

Par la suite, nous sommes parties pour la grande Braderie, un évènement qui se déroule deux à trois fois par année; en fait, c'est une foire commerciale. Ayant cru se dénicher plusieurs petits trésors artisanaux sur les lieux, nous avons vite été déçues de constater la place dominante que prenait des vêtements de marques comme TommyHilfiger, Nike ou Puma. Alors pour l'artisanat, c'était loin d'être le rassemblement que nous imaginions. Par contre, nous avons tout de même déniché quelques toiles qui sauront embellir notre nouvelle petite maison à Québec.

Enfin, nous avons planifié notre semaine d'enseignement et d'activités;nous sommes prêtes à affronter une autre semaine.

dimanche 6 juillet 2008

une épreuve pour notre patience

Ambohitrimanjaka, 5 juillet 2008

Ce matin, nous nous sommes faites reveillées par surprise à 05h30 par certains organisateurs de l'activité qui avait lieue aujourd'hui: le 5ième anniversaire de l'Église où Manitrala va. Bon, nous vous expliquons... Dimanche dernier, nous nous étions offertes à aider les organisateurs à participer au montage de la salle pour le célébration d'aujourd'hui (décoration, montage de la scène, montage des tables, etc.). Depuis, ce temps, nous n'avions reçu aucune nouvelle, alors nous pensions tout simplement qu'ils n'avaient pas besoin de nous. Et non, apparemment, les confirmations n'existent pas... Et c'est dans ce tel contexte que nous avons subit ce réveil brutal!!!

Les filles ponctuelles que nous sommes (parfois même trop) ont donc pris 5 minutes pour maîtriser leur cheveux et pour se mettre quelque chose sur le dos, tout en courant avec la brosse à dent dans la bouche, et nous étions dans la camionnette prêtes à travailler. Mais pourquoi si tôt? Probablement parce qu'il y a beaucoup de travail à faire se disent-elles. Ou encore que les invités allaient arriver très tôt en avant-midi.

Et là, c'est là que notre patience a été mise à l'épreuve. Une fois arriver sur les lieux, nous avons eu le parfait exemple de la devise malgache, soit mora mora. Il y avait environ 12 présidents (responsables): un pour la décoration, un pour les fleurs, un pour le son, un pour le repas, un pour les cartons sur la table, un autre pour souffler les ballounes, etc. mais lorsqu'on enlevait tous ces présidents, il ne restait que deux exécutants, soit nous. L'expression trop de chefs pour le nombre d'Indiens a pris tout son sens. Cette absence de leadership ralentissait énormément les prises de décisions et c'est là que nous avons dû se contrôler pour ne pas "petter notre coche" et prendre le contrôle de la situation.

Cette activité, qui regroupe tous les membres de leur Eglise, représente leur activité annuelle. Malgré les semaines de préparation (ou de supposée préparation) qui précèdaient l'évènement, nous nous retrouvions devant des situations absurdes qui reflètaient un profond manque d'organisation. Bref, nous avons tout fait pour être les meilleures exécutantes que possible, mais l'énergie que nous avons dû investir à contrôler notre désir de prendre en main l'évènement qui est en fait qu'un repas partagé entre 150 personnes.

Somme toute, nous avons passé une très belle journée qui nous a permis de se familiariser, encore une fois, avec la culture malgache. L'image qui nous vient en tête lorsque nous repensons à cette journée est celle de 3 travailleurs (code bleu) qui s'obstinent sur le fait de boucher ou non un nid de poule: perte de temps, manque d'initiative et surtout, un profond refus d'accélérer son rythme de travail, car de toute façon, il y aura une autre journée demain qui permettra de terminer ce qu'ils n'auront pas eu le temps de finir (ceci n'est pas une attaque contre les codes bleus, mais bien un très bon exemple d'un sophisme de généralisation).

Mora Mora =)

vendredi 4 juillet 2008

déjà une semaine de passée...

Ambohitrimanjaka, 4 juillet 2008.

Une première semaine s'est terminée. Une première semaine qui nous aura demandé beaucoup de travail, de planification, de patience et une tonne de pancartes. Une première semaine qui nous a aussi permis de créer de bons contacts avec les élèves et les enseignants des différents niveaux, de se faire connaître des habitants du village et de mettre en pratique nos capacités d'adaptation. En une semaine, nous avons pris l'habitude de se faire réveiller en plein milieu de la nuit par un coq "cave" qui se croit le matin. Nous réussissons maintenant à s'endormir malgré les hurlements des chiens se bagarant juste à côté de notre fenêtre. Finalement, dans cette première semaine, nous aurons réussi à respecter notre mission: enseigner le français et s'imprégner d'une nouvelle culture.

Aujourd'hui, c'était la journée évaluation pour les enfants. Bon, pas que nous sommes entièrement en accord avec ce mode de fonctionnement, mais l'association tient à̀ ce que les connaissances déclaratives soient évaluées sous une base hebdomadaire; alors, nous respectons cette exigence. Cependant, cela ne nous empêche pas d'expérimenter, parallèlement à cette pratique, d'autres méthodes d'évaluation. Ce matin, nous avons fait, avec les débutants, une épreuve en équipe qui était suivie d'une évaluation par les pairs. Bon, il n'y a rien de si révolutionnaire, mais ici, ce n'est vraiment pas une pratique commune. Bref, nous tenterons, dans les prochaines semaines, de rendre l'évaluation quelque chose de plus constant, de plus significatif et où l'élève aura un plus grand rôle à jouer.

Enfin, nous avons eu une discussion intéressante avec les adolescents où ils ont ressorti les différents thèmes qu'ils aimeraient aborder à l'intérieur du cours de français. En effet, il était important pour nous de sentir que nous répondions à un besoin concret et ces thèmes renderont notre enseignement beaucoup plus intéressant pour ces jeunes. Nous avons déjà une foule d'idées en tête afin d'apprendre le français au travers ces thématiques.

Bref, ça été une semaine bien chargée et celle qui nous attend le sera encore davantage. En effet, l'association pour laquelle nous travaillons a ét́é choisi comme étant un modèle à suivre pour les autres régions du Madagacar et nous devrons participer à la journée mondiale de la population qui aura lieue le 11 juillet. D'ici là, nous avons des affiches à produire, des documents à lire afin de bien maîtriser notre sujet et un kiosque à monter afin de bien représenter l'association. Ce travail s'effectuera en collaboration avec les deux autres enseignants et la présidente, soit Manitrala. En d'autres termes, nous n'aurons pas le temps de s'ennuyer cette semaine.

plus que 35 jours à notre périple...

jeudi 3 juillet 2008

traditionnalisme et modernité

Ambohitrimanjaka, 3 juillet 2008

Dans la région des Hautes-terres, celle où nous sommes, nous assistons à un heureux mélange entre la modernité et le traditionnalisme.

Voici quelques exemples d'aspects traditionnels de la culture malgache qui ont su capter notre attention:

- les charettes tirées par des zébus (boeufs) qui servent de moyens de transport autant pour le matériel que pour les habitants;

- les femmes et les enfants transportant eau, briques, vivres et matériel divers sur leur tête en quantité très impressionnante;

- le rythme des gens s'harmonisant au rythme du soleil et de l'agriculture;

- la noirceur totale du village qui arrive dès le coucher de soleil;

- Le phénomène des petits commerçants vendant de tout: du riz jusqu'au charbon (magasin des plus général);

- le travail passant avant l'éducation et surtout, les loisirs;

- l'omniprésence de la religion dans la vie des gens afin d'expliquer différents phénomènes parfois difficiles à comprendre, comme la mort, la maladie, la pauvreté, etc.; et

- le fort sentiment de communauté qui existe au sein du village, ce qui redonne de l'importance à certaines valeurs que les sociétés individualistes et capitalistes ont parfois oubliées (sans vouloir faire une critique de notre société.

À l'opposé, se retrouve la présence de la modernité que l'ont peut observer un peu partout, autant au village qu'à la ville.

Voici quelques exemples d'aspects modernes qui ont su capter notre attention:

- l'influence de la mode vestimentaire occidentale qui modifie l'apparence des adolescents, pour ceux qui ont les moyens de s'acheter ces vêtements tout aussi coûteux qu'au Canada;

- la présence de l'Internet et surtout des cellulaires dans la vie des gens (En effet, comme il n'y a pas de téléphone dans les maisons, les gens peuvent avoir jusqu'à 3 cellulaires par famille afin de se rejoindre.);

- la spécialisation des agriculteurs afin d'augmenter leur rendement,

- l'apparition de nouveaux métiers en ville qui demandent des connaissances particulières liées à un domaine précis (comme l'informatique par exemple);

- les voix de Jennifer Lopez, de Céline Dion( ben oui! on n'aurait pas pu s'en sauver=)) et de Madonna qui s'entremêlent aux rythmes des tamtams africains; et

- les gens qui ont su mettre de l'emphase sur les études, qui vont à l'université, qui voient l'importance de l'apprentissage d'une seconde et même d'une troisième langue et qui, pour la majorité, travaillent à la ville.

En somme, notre perception de ce que pouvait être le Madagascar avant notre venue se modifie de jour en jour et évoluera probablement jusqu'à notre départ. Enfin, ce mariage entre traditionnalisme et modernité rend la culture malgache extrêmement vivante et "évolutive".

Rahampitso (à demain).

2 juillet 2008

Ambihitrimanjaka, 2 juillet 2008.

Une autre journée de terminée. Une autre journée bien remplie où nous avons le profond sentiment d'avoir réussi quelque chose. Aujourd'hui, c'est au sein du groupe des débutants que nous nous sommes le plus réalisées. L'accueil que ce groupe nous fait est tout simplement incroyable. À l'instant que nous arrivons dans la cours de l'école, ils énumèrent tous les mots en français que nous leur avons appris, ils nous serrent la main, se ramassent en troupe autour de nous, veulent nous toucher =); c'est même parfois un peu déstabilisant comme accueil (on a, à l'occasion, le sentiment d'être des singes dans un zoo où les enfants attendent le signal pour leur lancer des arachides...hihihi). Ils sont extrêmement attachants et l'attraction que nous créons avec notre apparence et notre langue bien à nous augmente ce phénomène. Peu importe, ils sont super motivés à apprendre et la rapidité avec laquelle ils intègrent les nouvelles connaissances est tout simplement remarquable. C'est également avec ce groupe que nous avons le plus de plaisir, car les compétences à développer sont celles de la communication et de la compréhension du discours oral. Alors, tout se centre sur l'échange.

Même si nous n'avons pas encore parlé des autres groupes, nous tenons à vous spécifier que nous aimons beaucoup enseigner à ces derniers. Ils sont tout aussi accueillants et réceptifs, mais la tâche est définitivement plus complexe, tant pour eux que pour nous. L'apprentissage d'une langue représente toujours une tâche ardue et particulièrement lorsque que ces apprenants n'ont pas de référence dans leur milieu de vie. Effectivement, au village, il y a très peu de gens qui maîtrisent ou même connaissent le français; alors c'est encore plus difficile pour ces enfants de s'approprier toutes ces nouvelles connaissances. La journée s'est quand même très bien passée et nous préparons les élèves à leur premier contrôle (évaluation) qui aura lieu vendredi. Nous verrons bien ce que ça donnera...

De plus. après notre journée d'enseignement, nous suivons des cours de malgache. Ce soir, les enseignants nous donnaient notre premier cours. Trois enseignants motivés pour deux élèves curieuses; j'imagine que nous avons de bonnes chances de réussir=). Nous avons beaucoup d'étude et de pratique à faire avant d'être aptes à s'exprimer adéquatement. Malgré le fait que cette langue nous sera très peu utile dans l'avenir, nous avons le désir de parler à ces gens que nous saluons à tous les matins, de pouvoir échanger davantage avec les enfants et surtout, de montrer notre désir de s'inclure totalement à la population du village.

Enfin, c'est aujourd'hui que nous avons commencé la prise de photos au Madagascar. Nous ne voulions pas avoir l'air de ces deux touristes blanches venues ici pour tout prendre en photo et qui ramèneront ces images dans leur pays; alors, nous avons décidé d'attendre quelques jours avant de sortir notre appareil. Pour l'instant, notre mire s'est pointée sur le paysage et les rizières. Nous souhaitons pouvoir vous rendre en images notre quotidien. Dans les prochains jours, nous commencerons la prise de vidéos et de photos à l'école, afin d'offrir du matériel audio-viuel à la fondation pour l'obtention d'un plus grand nombre de subventions. De plus, ces images feront parties des souvenirs que nous ramèneront avec nous au Québec.

Misaotra betsaka (merci beaucoup) pour les messages courriels que vous nous avez envoyé jusqu'à présent ainsi que pour vos commentaires sur notre blogue; c'est très apprécié!